
KATHA UPANISHAD – VERSET 1.2.1
«Ce qui est bien est une chose ; autre chose, et bien différent, est ce qui est agréable et procure du plaisir. Ces deux catégories, le bien et l’agréable, servent des buts différents, mais l’une comme l’autre, enchaînent les humains. Cependant, le bien-être s’ensuit pour celui qui, ente les deux, choisit le bien. Celui qui choisit l’agréable déchoit face au but et rate la cible.»
Celui qui choisit le bien, choisit la voie de l’épanouissement spirituel, de la reconnexion avec sa Pure Conscience, du chemin de l’éveil et de la connaissance. Les qualités tels que l’amour, l’altruisme, la bienveillance, la compassion, l’humilité, représentent toutes autant les unes que les autres de précieuses vertus que le chercheur spirituel tend à développer avec conviction et sincérité. Guidé par un désir profond d’élévation, il est animé par une détermination sans faille pour réaliser ce but. Il sait que la voie du bien n’est pas la plus facile, mais sa connaissance d’un désarroi qu’il est habitué à ressentir le motive plus que tout dans sa quête de transcendance. Conscient par ailleurs que les phénomènes émanant du monde matériel sont à la source de toutes les souffrances, en raison notamment de leur impermanence, il aspire véritablement à des conditions de vie plus nobles et plus enclines à favoriser sa destinée spirituelle.
Celui qui choisit l’agréable, choisit la voie des plaisirs futiles et immédiats. Mais aussi le chemin d’un bonheur éphémère et vulnérable face aux moindres secousses de l'existence. Objets matériels, distractions sensorielles et situation sociales figurent au centre des préoccupations de l'être non-éveillé. Au fond, celui-ci n’ a d’attention que pour cela et quasiment rien d’autre ne compte pour lui. La matière constitue indubitablement son élément. Par cette voie, c'est l’ego seul qui commande. À travers l’intermédiaire du corps, de l’intellect et du mental, ce dernier dirige toutes les opérations tel un despote en s’élançant à l’assaut des multiples stimulations sensorielles et créant ainsi entre elles et l’esprit du non-éclairé un lien de dépendance puissant et délétère. C'est de cette manière que démarrent le règne de la souffrance et le triomphe de la servitude.
Pour autant, il ne faut pas s’y tromper. Toutes les formes d’attachement sont à combattre. Que ce soit à l’égard du bien ou de l’agréable. Car l’attachement conduit inévitablement à l’addiction. Un être dépendant est donc un être asservi. Contraint de rechercher viscéralement les conditions de vie propices à son bien-être. De ce fait, qu’il s’agisse de la voie du bien ou de l’agréable, l’attente d’un résultat enchainent de la même manière l’aspirant à la sagesse et l’être qui évolue dans l’ignorance. Toutefois, afin d'accéder avec réussite au bonheur suprême et à la libération ultime, il est indispensable d’emprunter pour cela le chemin idoine. Le sentier du bien rapproche indubitablement de l’objectif de réalisation intérieure. Alors que celui qui opte pour l’agréable se perd dans la pluralité des illusions sensorielles et matérielles et déchoit face au but en ratant la cible.