ANNAPURNA UPANISHAD - VERSET 5.70
«Ceci est super ! Mais pas ça ! Voilà bien le ressenti qui est la semence de tes prochaines difficultés. Quand de tels sentiments auront brûlé sur le bûcher de l’impartialité, où seront les occasions de souffrance ?»
L’être ordinaire, qui n’a pas encore réalisé sa dimension spirituelle, possède un moi construit profondément enraciné. De ce moi construit, siège de son identité illusoire, émane le «Je» usurpateur d’où s’élève toutes les préoccupations égoïques. Je suis ceci, Je ne suis pas cela. J’aime ceci, Je n’aime pas cela. Je désire ceci, Je ne désire pas cela. Etc. Préférences, attractions et aversions, toutes les inclinaisons mentales et émotionnelles y prolifèrent sans arrêt. La moindre stimulation phénoménale donne l’opportunité au «Je» usurpateur de s’exprimer sans aucune retenue. Également appelé ego, ce faux «Je» est directement relié au corps physique, à l’intellect et au mental, éléments auxquels l’être non-éveillé s’identifie malheureusement à tort. De ce fait, lorsqu’un stimulus est capté par l’un de ces trois attributs, celui-ci est ensuite aussitôt réceptionné par le faux «Je» qui s’évertue à le rendre réel et palpable au niveau affectif. Ce «Je» qui a chaud, froid, qui est triste, cultivé, capricieux, timide, vaillant, ambitieux, dépressif, jaloux, vaniteux, colérique, séducteur… à qui tout arrive sur le plan sensoriel, réside à la source de nos souffrances et de nos agitations. C’est par la tyrannie résultant du jeu des attractions et des aversions que nous sommes maintenus, tête sous l’eau, dans un état de dualité interne permanente et de mal-être chronique. Pour y remédier, rien de plus salutaire que la reconnexion à notre dimension spirituelle, à cet état d’existence en raisonnance directe avec notre Pure Conscience, qui elle, est insensible à tout parasitage sensoriel. Plus nous nous identifierons à cette dernière qui tient dans l’indifférence les vicissitudes de la vie, et plus nous serons en mesure d’accepter avec sérénité et impartialité les courants contraires de l’existence.