
KATHA UPANISHAD – VERSET 2.1.14
«La pluie qui tombe sur un pic montagneux ruisselle en tous sens le long des rochers : de même, celui qui court après les impressions sensorielles se perd au milieu d’elles.»
La course après les folles impressions sensorielles réserve toutes sortes de pièges et d’illusions pour ceux qui choisissent de traverser la vie de cette manière. Dans nos sociétés modernes, les chemins qui conduisent à une existence faite de souffrances et de frustrations sont nombreux. Tout est minutieusement orchestré pour nous encourager à emprunter cette pente dangereuse et glissante, qu'incarne la voie du matérialisme. Que ce soit par la publicité, les réseaux sociaux, les médias, la société de consommation ou bien les discours politiques. C’est la norme établie. Le despotisme autoritaire de la matière. La grande majorité des systèmes ont érigé leurs fondations sur cette idéologie fallacieuse. Difficile alors pour celle et celui qui naissent dans un environnement aussi malfaisant de pouvoir appréhender le monde avec clarté et discernement. Car à force d’habitude, les êtres non-éveillés ont graduellement perdu de vue la Réalité de l’existence qui consiste à réorienter le regard vers l'intérieur pour parvenir à un véritable état de calme et de contentement. Au lieu de rétablir ce contact avec leur Pure Conscience, ils sont persuadés de trouver la grâce et leur Salut dans le torrent de la pluralité des stimulations sensorielles qui se déversent du haut sommet de l’ignorance et de la cupidité ; convaincus que les remèdes à leurs maux se trouvent dans le matériel. Malheureusement pour eux, c’est précisément l'effet inverse que produit cette fausse croyance. La matière, par l’intermédiaire du mental qui s’y agrippe fermement, demeure à la source de presque toutes les souffrances. L’attraction envers les phénomènes sensoriels est si puissante qu’elle empêche le non-éclairé d’envisager des alternatives qui pourraient à coups sûrs lui être bénéfiques pour son bien-être. Mais s’entretenant dans une ignorance et une paresse dans lesquelles il se complait finalement assez bien , il préfère continuer de croire qu’il trouvera une once de bonheur suprême dans sa frénétique quête sensorielle. Personne autour de lui n’y ait jamais vraiment parvenu par cette voie, néanmoins, il garde l’espoir aveugle avec une foi inébranlable de réussir là ou tout le monde a déjà échoué et continue encore d’échouer inlassablement.