
Nous vivons dans une époque au sein de laquelle il est difficile
pour chacun d’entre nous de trouver les réponses à nos
interrogations existentielles et à nos souffrances. La
solution consumériste ou le repli identitaire proposé par
l’ensemble de la classe politique et par les philosophes modernes
ne peut aucunement se présenter comme une réponse sérieuse face au
mal qui nous ronge intimement de l’intérieur. L’achat de biens consommables ou le fait de se retrouver dans une bulle communautaire n’a
jamais mis sous sourdine notre manque d’estime ou l’agitation
constante de notre mental. Quant aux religions pour qui le
ritualisme et les symboles comptent plus que tout et qui ont relégué
l’essence même de la spiritualité au dernier plan, ce n’est
visiblement plus dans cette direction qu’il faille regarder pour
entrapercevoir un éventuel échappatoire. De ce fait, il ne reste pas d’autres choix que de nous rendre à l’évidence :
le débat publique, dans toutes ses strates, a définitivement échoué dans sa proposition de mieux-être et de
mieux vivre qui nous est promis depuis si longtemps.
Au regard de ce
déplorable constat, il devient alors urgent de se demander à partir
de quel moment allons-nous commencer à envisager, ou encore mieux, Ã
s’inscrire sérieusement dans une vie qui nous permette de
traverser l’existence sereinement et sans souffrance ? Car
sachons-le, nous ne trouverons aucun remède durable et efficace dans
la multiplication des distractions sensorielles et matérielles dont on nous
vante sans arrêt les mérites. Comme toujours, ces dernières
apparaissent momentanément en nous rendant partiellement heureux
durant un certain temps, puis laissent en nous un vide et une
blessure encore plus profonde lorsqu’elles disparaissent
inéluctablement. Le monde matériel fonctionne ainsi. C’est son diktat. Sous cet angle, il apparaît donc clairement que
tous les discours, qu’ils soient politiques ou issus de la mouvance
néo-philosophique, ne reposent en réalité que sur de vaines
illusions.
Par conséquent,
l’être humain mérite immanquablement de
se voir offrir d’autres possibilités que la spirale infernale
d’une société de consommation qui court à sa propre perte et qui
ne délivre pas les résultats escomptés. D’ailleurs, pour être
heureux, que peuvent espérer tout ceux qui ne pourront jamais avoir
accès à un niveau de confort matériel suffisamment élevé ? La
croyance de jours meilleurs peut certes durer un temps, mais qu’en
est-il ensuite ? C’est précisément là que la spiritualité
peut entrer en jeu et potentiellement s’imposer comme une
alternative réelle. Se présenter comme une réponse adaptée face
aux maux intérieurs qui nous tiraillent et nous torturent chaque
jour. Nous ouvrir une voie, un chemin sur lequel il nous serait
possible d’évoluer le coeur et l’esprit libérés de toutes les
causes d’anxiété et d’agitation mentale auxquelles le monde
phénoménal nous exposent frénétiquement. De favoriser une
reconnexion avec notre Conscience profonde, notre véritable
identité, notre condition originelle. Il ne s’agit pas de
faire ici la promotion d’un quelconque prosélytisme,
mais juste de mettre en perspective l’idée d’une transcendance.
Comme abordé dans le billet précédent « Le chant des
sirènes », une forme de transcendance qui parte du grossier
vers le subtil, de l’inférieur vers le supérieur, du matériel
vers le spirituel. Croire en une intelligence qui dépasse le champ
du tangible, du solide, du primitif. Mais également, en quelque
chose qui transcende assurément la vision d’une existence qui ne
soit pas cantonnée purement et simplement à la nature physique du
monde. Dans cette optique transcendantale, il est donc de notre effort personnel de percevoir avec acuité les bienfaits
que peut nous offrir une vie qui s’élève au-delà du matériel. De réaliser que les enjeux de notre existence ne se
limitent pas seulement à l’accumulation d’objets et de
distractions sensorielles, surtout quand nous savons que ce rapport
aux choses nous chahutent de manière ininterrompue du plaisir à la
souffrance et vice versa. En réalité, le matériel et le spirituel
ne sont pas incompatibles. Ils peuvent même très bien cohabiter
ensemble à partir du moment ou nous ne nous attachons pas aux
phénomènes sensoriels comme si notre vie et notre bien-être en
dépendaient. Ainsi, avoir perpétuellement en soi la conscience
intime et profonde des vertus de l’utilisation d’un tel
discernement, représente l’une des premières étapes sur le
chemin de la sagesse et du véritable bonheur.